02 janvier 2018

Text rules, but video rocks


The global communication bandwidth is now mostly used to exchange videos, so this mode of expression must have an important function. If we exclude the tailings of this global audio-visual digital lore like funny cats footage and so-called "fails" videos, most serve a significant usage in their specific context, be it cultural (music, fiction), academic (documentary, lectures, how to) or even therapeutic.

There are several aspects in which video is a great add-on to learning material. Research has shown that most students cannot stay focused on a task for a long period of time. Being able to alternate between text and video could actually better match the attention span abilities of most students, as long as the embedded content is integrated with the learning process in mind. Also, thanks to the audio-visual dimension, video format content is usually denser and richer, so it works much better in keeping the learner's attention. Not to be neglected is the practical aspect of being able to pause a video to take back where we left of which is not as easy as remembering where we stopped reading a long text.

For a student or anybody who wants to learn something, video enhances greatly the experience of a website. Students often tend to go on webpages when the teacher's explanations were not clearly understood or if they want to learn more about the subject. Since videos allow listening to someone who explains a concept as well as to show visual clues that illustrates it, it sure enhances the experience of a student who browses a webpage as he learns in a more dynamic way than just reading the text. We all intuitively recognize that learning using different methods is the best way to really understand and remember a new learning. According to Thierry Karsenti, M.A., M.Ed., Ph.D., watching videos leads to an increase in cognitive activity and helps memorization. It is especially true for students with learning difficulties. For example, video does greatly enhance dyslexic students learning performance as they may listen again what the teacher explained and process images instead of words. 

When language is a barrier, videos can be really helpful for people who want to use information on a website without knowing the language really well. According to Internet Live Stats, there were 3.4 billion of Internet users in July 2016 all around the world, but many of those users obviously do not use English as their primary language. However, a significant core of this Internet content, including prime learning material, is in English. So if video content greatly helps learning just by itself, its benefit is multiplied tenfold for non-English speakers. I can affirm that with concrete experience being myself a French speaker in my first year of studying in an English environment. I do appreciate how much easier it is to not only read something, but to use all my senses to totally assimilate the signification of words and ideas in an audio-visual context. When watching a video embedded in a webpage, it allows me to complete my reading with visual clues (I see what I just read); I can then pronounce correctly these new words that I encounter for the first time (I hear what I just saw) and I can usually close the loop by reading again what is seen and heard whenever the captions are available. I do understand better with videos. 

To conclude, videos are really useful for many aspects of life and for many types of people, they engage all senses in learning and therefore websites are very much enhanced by videos. There's an expression that says that an image is worth a thousand words; so a video must be worth a million !

*This entry is submitted for the Matinee Multilingual – Annual College Scolarship. Visit their
website at http://www.matinee.co.uk

Rachel Hemond

Week 14

Vive le vent, vive le vent; vive le vendredi!

C'est les examens! Donc, j'ai étudié toute la fin de semaine. Avec quelques pauses à l'occasion... On a fini les cours mardis. Alors, je n'ai pas étudié mercredi (ne poser pas de question, je sais que ce n'est pas logique mon affaire), et j'ai étudié presque toute la journée hier. Aujourd'hui, j'ai deux examens. 

Lundi, je me suis fixée une mission. En fait, c'était plus une date butoir, parce que ça doit faire environ un mois que je suis sensée de faire ça. Je devais aller voir mes profs, individuellement et leur demander si je pouvais utiliser mon dictionnaire pour l'examen final. J'étais allée voir ma prof de bio, il y a un mois justement, et elle m'avait dit non. Elle avait dit que si j'avais besoin, je pourrais écrire en français et elle chercherait elle-même. C'était très gentil, mais ça me tentait moins d'aller voir les profs après. Bref, je suis allée voir mon prof de géo la semaine passé et il m'a dit oui, mais il a posé tellement de questions et j'ai eu tellement de misère à lui expliquer l'idée que ça m'a pris un peu de temps pour avoir envie de redemander. Bon, mais lundi, ça commençait à être le temps. Le matin, mon premier cours c'est histoire, avec mon vieux prof. Je vais le voir à son bureau après le cours et je lui explique la situation. Il accepte et il me propose de l'écrire. J'accepte avec joie parce que c'est sûr qu'il aurait oublié d'ici à l'examen. Bon, ça nous a pris 15 minutes réussir à s'entendre sur mon nom. Non, je m'appelle pas Rachael Hemonb. Ça aurait été plus simple s'il m'avait passé son crayon, mais il a jamais voulu. Bref, j'ai eu mon papier. Avec cette première victoire en main, je décide d'aller immédiatement voir ma prof de computer science. Quel hasard, je la croise en bas des marches, alors je lui demande si je peux lui poser une question. Pis elle me répond non et elle s'en va. Je pense qu'elle avait un cours, mais c'était vraiment bête alors je n'étais vraiment plus sûre d'avoir envie d'aller la voir après mon cours. Mais bon, j'ai pris mon courage à deux mains, et ce fut une très bonne décision. Elle m'a dit que son collègue était en France (il manque peut-être un bout à cette histoire), alors elle allait me préparer une copie en français! J'espère que les termes techniques vont être en anglais, parce que je suis pas sûre de savoir tous ces mots en français, mais bon, on verra! 

Mardi, c'était la journée de révision dans pas mal tous mes cours. C'était assez plate et peu utile. 

Ça c'était mon introduction, avec mon sujet divisé, suivit par mes deux premiers paragraphes. J'ai appris mercredi que c'était important d'avoir une bonne structure. Mercredi, comme je vous ai déjà mentionné, j'ai pas fait grand chose relié à l'étude. Le matin, j'étais une larve et le fait de porter mes lunettes me rendaient fatiguée, alors j'écrivais une phrase, je faisais une sieste. L'efficacité même. Dans l'après-midi, on avait la glace alors je suis allée pour prendre un break bien mérité (on va dire). On était 9 filles, et Maria et moi étions les seules des rez. On a donc marché ensemble. Quand on se rend à l'aréna, on peut prendre un petit short-cut derrière les rez et descendre les escaliers. Pour une raison qui m'apparaît un peu obscure, ils ont mis du bois sur la moitié des marches et on laissez l'autre moitié avec le béton. Ça l'air que c'est pour éviter les chutes. Nous avons donc pris ce chemin-là, elle a descendu à droite de la rampe dans les escaliers en béton, et moi à gauche dans les escaliers de bois. Bon, ben c'était comme dans les trois petits cochons, ça aurait été plus sage de construire tout ça en béton(brique). Il mouillait et les escaliers en bois gèlent peut-être moins vite, mais c'est glissant quand il mouille. Je vous ferai pas un dessin, j'ai pris une débarque et depuis ce temps j'ai un problème de fesse. Après notre game 4vs4, je suis retournée à l'école parce que, à 4h, il y avait un tutoriel (pas sûre de la traduction) pour mon examen d'histoire. C'était assez nécessaire parce que même si le prof avait répété trois fois, on n'était encore pas trop sûrs de ce que serait l'examen. Situation clarifiée, on a trois heures pour écrire soit 2 essais, soit 4 questions d'identifications, soit 1 essai et deux questions d'identifications. N'étant pas trop sûre des deux dernières options et parce que l'option des essais semblait demandait un peu moins de préparation, j'ai penché vers ce choix-là. Le TA (celui qui aide le prof) nous a alors dit que dans un essai d'histoire, la structure était très importante. Selon lui, deux personnes avec les mêmes bonnes idées n'auront pas la même note si l'un a une bonne structure et l'autre n'en a pas. Suite à cet éclaircissement, je suis allée travailler et puis j'ai lu les notes de Katie pour la première fois. Je tiens à préciser que ce n'est pas de la désorganisation, elle ne me les avait pas encore envoyée. C'était un cours intéressant finalement.

Jeudi, je me suis rendue compte que j'avais du pain sur la planche. J'ai étudié tout le matin, en alternant entre géo et histoire. Je me suis alors aperçue de deux choses. Tout d'abord, je n'avais clairement pas assez de bonnes idées pour mes essais d'histoire. Solution? Peut-être que je pourrais compenser avec une excellente structure! J'ai également réalisé que j'ai vraiment mal à une fesse et que rester assise longtemps est problématique. Solution? J'ai changé de positions toute la journée. Assise, debout, couchée, en suspension, ect. C'est facile d'avoir de l'imagination en étudiant... Après le dîner, j'ai décidé de ventiler un peu mes idées (toujours dans l'idée d'avoir une bonne structure...) alors je suis allée au patinage libre. Un peu d'étude et un autre break est demandé par mon cerveau. Je me rend au centre athlétique pour voir Marcel. En même temps, j'ai pu espionné un examen. C'est parce que c'est quelque chose un examen dans le gym! Wow, y'en a du monde! 

Ce matin, 9h, je faisais parti de ce monde-là. Pas ben ben de bonnes idées, mais une structure d'enfer. Ok, non pas tant que ça. J'étais assise dans la rangée 14, à une table avec un gars de la rangée 13 . Après une vingtaine de minutes, gars de la rangée 13 a écrit une page, moi 5 lignes. J'étais quand même distraite par tout le monde qui était là, ainsi que par le gars devant moi qui aurait du porter une ceinture. Après une heure, je commence ma deuxième page, et rangée 13 en est à sa 5e. Certaines personnes commencent à partir. Je commence à penser à faire ça aussi. Mais, je me lève la tête et mon regard retombe sur la craque de fesse du gars devant moi. Bon, je vais essayer d'avoir une bonne structure, j'ai pas envie de devenir plombière. À un moment donné, rangée 13 a ouvert sa canne de bonbons et m'en a donné la moitié. Je mentirai pas, ça ne sera pas un grand succès. 4 pages pour deux essais. Je sors après 2h50, en même temps que Katie qui me dit qu'elle est pas sûre d'en avoir dit assez dans ses 10 pages, mais qu'elle avait faim.

Bon...

Bonne fin de journée, je retourne à mon étude étant donné que je retourne dans le gym dans quelques heures!

Rachel

Week 13

Bonjour!
Je n'ai pas grand chose à dire, sauf que c'est la fin de session et que le hockey est officiellement terminé. On a perdu notre dernière game samedi passée et on a seulement eu deux pratiques cette semaine. Ce soir, c'était notre party de Noël. J'ai reçu un cahier "How to speak hockey". C'est vraiment cute! 

Aujourd'hui, mon équipe de bio a finalement été pigée pour l'oral. Il ne restait plus que 7 équipes à passer au début du cours, alors la classe était un peu plus vide, ce qui était quand même apprécié de mon point de vue. Ça ne s'est pas trop mal passé, j'ai simplement lu presque tout le long. Ce qui a été plutôt marquant, c'est que quand la prof a ouvert notre powerpoint, ce n'était pas un powerpoint, mais plutôt le doc word qui contenait le texte de ma coéquipière. Heureusement, elle avait son ordinateur et elle a pu envoyé le diaporama à la prof!

À part de ça, toujours pas de neige par ici, mais il fait froid... 

On se voit dans deux semaines, si je survis aux examens!

Rachel

Week 12

Je voulais d'abord m'adresser à ceux qui portent des lunettes. Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous promener sans lunette et d'imaginer la vie du monde dans le temps que ça n'existait pas? Parce que vendredi passé (oui, ça aurait pu être dans week 11), on n'avait pas de pratique donc j'ai porté mes lunettes toute la journée. Il mouillait, une petite pluie froide et désagréable, surtout que je n'ai pas d'essuie-glace dans mes lunettes. Alors, je mettais mes lunettes dans mes poches de manteau quand je me promenais dehors. Je trouvais ça spéciale comme expérience, d'essayer de reconnaître les gens sans vraiment les voir, et de reconnaître des gens avec d'autres sens que seulement/principalement la vue. Dans l'après-midi, j'ai décidé d'aller au hockey libre après mon cours pour toucher quand même un peu à de la glace, même si c'était pour 18 minutes seulement. Il n'y avait pas personne, alors c'était cool. Quand il reste environ 11 minutes, le gars de l'aréna me voit et réalise que je n'ai pas signé la feuille (personne me l'a demandé et j'étais pas au courant) et que je ne porte pas de casque. J'essaie de lui expliqué que je peux pas mettre de casque, j'ai mes lunettes, mais il veut pas comprendre, il fait juste dire que c'est le règlement, c'est comme ça. Bon, ben j'ai pas marché sous la pluie froide pour rien, j'enlève mes lunettes, je mets mon casque en me disant que je vais pratiquer à lever ma tête (ou à tout le moins, à ne pas regarder la rondelle...). Quand il a vu que je portais mon casque sans lunette, il a comme réalisé que c'était stupide son affaire, il m'a demandé si je voyais. J'ai dit non, et pour vrai, avec la grille ou je sais pas, c'était pire que juste me promener sur le campus sans lunette. Alors il m'a dit que c'était correct pour ce coup-là. Le soir, après le souper, quand je suis sortie dehors, il neigeait! C'était pas mieux dans les lunettes, mais là je les ai gardé parce que c'est trop beau la neige qui tombe. On est supposé en avoir qui reste au sol lundi. Je croise mes doigts!

La fin de semaine passée, c'était la première fin de semaine où j'ai joué les deux games! C'était vraiment cool! En plus, samedi, ma ligne a bien joué, alors dimanche on était le 3e trio, donc on jouait encore plus. Une fille sur ma ligne a scoré deux buts et on a gagné! C'était malade! Petite péripétie par contre, au milieu de la troisième période, une fille de Dalhousie est tombée sur mon bâton (presque neuf, mais que je n'aimais pas) et il a cassé. Étant donné que c'était mon seul bâton, c'était un peu la catastrophe, mais finalement, j'ai pu joué avec le bâton de Wong (mais comme le dit (presque) son nom, elle est plus petite que moi, alors c'était un peu dérangeant de s'adapter à ce nouveau 'weapon' pendant la game... Par contre, mardi, à la pratique, j'ai encore pratiqué avec le bâton de Wong et ça allait quand même bien! Alors, avant la game de mercredi, j'ai reçu 2(!) bâtons et j'en ai coupé un des deux. Juste un pouce, pas deux comme elle quand même! Warren m'a dit en me les donnant que c'était les derniers que je recevais (en joke), et à la pratique de hier, il voulait faire une démonstration de comment lever le bâton, et il a décidé de démontrer sur moi. Après il s'en voulait, parce qu'il voulait pas briser mon nouveau bâton... Nous avons également gagné la game de mercredi! On est désormais 6/7 dans le classement. Ça ne veut pas dire grand chose en fait, on est à égalité avec UPEI, mais c'est quand même cool. On joue notre dernière game avant Noël demain à Antigonish. C'est un bon club, mais on commence à être plus confiante, alors on espère causer une surprise. (si j'ai bien compris..)

D'ailleurs, mon anglais s'en vient de mieux en mieux, surtout pour comprendre. Mais, j'ai un oral à faire en bio et je suis vraiment pas prête pour ça. Au cégep, c'était 2-3 minutes, en petits groupe de 3-4 élèves pas plus bilingues que moi. Là c'est 10 minutes (à 3) devant un auditorium rempli d'anglophones.. Oulala !

J'ai eu une semaine assez relax, sauf que mardi j'ai perdu ma carte étudiante. Pas grave? Oh non, c'est très grave, parce qu'elle me permet de rentrer dans la rez, de rentrer dans ma chambre, et d'accéder à la cafétéria. Je m'en suis rendue compte en allant dîner, mais ça m'arrive de jaser un peu avec la madame, alors elle m'a reconnue et laissé entrer. Après, j'ai grelotté dehors en attendant que quelqu'un entre ou sorte dans la rez pour m'infiltrer puis, j'ai recherché quelqu'un pour m'ouvrir la porte. J'ai finalement trouvé la concierge, mais je n'ai pas trouvé la carte dans ma chambre. Dernière chance, c'était d'aller voir si je ne l'avais pas échappée dans la classe. Sauf, qu'il y avait toujours des cours, c'était vraiment dérangeant. Bref, j'ai fini par récupéré la fameuse carte avant de partir pour la pratique, alors j'ai pu mangé un peu avant d'aller à l'aréna.

Sur ce, j'ai un souper de Noël ce soir. Oui oui, au mois de Novembre.. J'espère que ça va être bon! Ils ont fermé la café cette après-midi pour préparer ça, alors je suis affamée!

Rachel

Week 11


Dur retour à la réalité pour moi cette semaine avec la fin de la semaine de lecture. J'ai d'ailleurs dû aller reporter #3, non sans peine, parce que j'ai oublié la clé dans la porte du cabanon à vélo. Les madames m'ont donc réécrit quelques jours plus tard, me demandant si je n'avais pas, par hasard, gardé la clé. Je ne l'avais pas, mais juste pour être sûre de ne pas avoir l'air trop perdue (comme s'il était pas trop tard), je suis allée vérifier et elle était encore dans la serrure. Je leur ai redonné, et je me suis enfuit.

Sinon, à l'école, j'ai remis mon essai d'histoire. Mon professeur d'histoire, il est vraiment, vraiment vieux. Ça adonne bien qu'il soit prof d'histoire, parce que c'est sûr qu'il a vécu la chute de Rome, alors il est une première source. Mais, il semble aussi légèrement mêlé. Au début de tous les cours, il doit se faire aider pour ouvrir son ordinateur et, à chaque fois, il s'exclame tant il est étonné de voir que l'ordi ouvre et que le powerpoint se projette sur le tableau. Bref, les cours commencent toujours 10 minutes après le temps prévu à cause de ça. Lundi, puisqu'il fallait remettre nos essais, c'était encore plus dur pour lui, parce qu'il ne savait pas trop comment s'organiser avec tout ça. Et là, Katie, ma coéquipière qui suit le cours avec moi, arrive un peu en retard et lui dit qu'elle va lui envoyer son essai par courriel, aller l'imprimer après le cours et lui remettre dès que possible, parce que son imprimante fait défaut. Dr T. lui dit que c'est ben parfait et lui demande son nom. Il continue son chemin, parle un peu avec un gars qui a également pas son essai, retourne devant la classe et redemande qui était l'autre personne qui n'avait pas son essai. Katie lève sa main et se re-présente en ré-expliquant la situation. Ok, pas de problème, c'est quoi ton nom déjà. Sincèrement, il a dû lui demander quinze fois. Et le cours a commencé au moins 25 minutes en retard... J'ai reçu mon dernier midterm, alors il ne me reste plus qu'une présentation orale et les examens de fin de session. Ça sent Noël! Ils ont même installé un sapin à la cafétéria, mais il est artificiel alors ça ne sent pas pour de vrai.

Au hockey, il y a eu un léger pépin d'horaire, alors on n'avait pas de pratique aujourd'hui, et il n'en aura pas vendredi prochain non plus. C'est pas la fin du monde, on a un horaire de games très chargé pour la prochaine semaine, alors le coach est content, on va se reposer un peu. Demain, on va à Fredericton, dimanche à Halifax, on joue mercredi soir chez nous et samedi prochain on joue notre dernière game avant Noël à Antigonish. J'ai encore joué au centre dimanche passé, dans une défaite de 5-2. Je rejoue demain, en espérant une autre victoire cette fois-ci!

Rachel

Week 10 - Reading Week


Premièrement, la reading week (semaine de lecture) porte très mal son nom. Je n'ai pas vraiment lu (à part ma grammaire, héhé je deviens bilingue), j'ai surtout écris. J'avais un essai d'histoire à faire, et c'est encore sur la table de travail en fait. Pour l'instant, j'ai 2659 mots. Impressionnés? Ok, maintenant, je recommence, 2659 words! Là, vous devriez tomber de votre chaise. 

Merci, vous pouvez vous rasseoir, j'ai des aventures beaucoup plus palpitantes à vous raconter. En effet, malgré tout le temps que j'ai passé à écrire ce texte-là, et surtout à le corriger avec Steve du Writing Resource Center, j'ai trouvé du temps pour faire autre chose!

Tout d'abord, j'ai joué ma première game de hockey dimanche passé, à Moncton, qui est plus, c'était drôlement plus excitant parce que les gens parlaient français, les annonces étaient dans les deux langues et il y avait de la musique en français. JD m'en parlais depuis deux semaines, elle m'avait promis qu'elle allait me regarder dans les stands pour qu'on danse ensemble quand ça arriverait. C'était encore mieux, quand les Cowboys ont joué, on était les deux sur le banc! Ce qui était aussi très spécial avec cette game, c'est que je n'avais pas de bâton, parce que JD était tombé dessus le jeudi précédant (vous vous souvenez?), donc mon coach m'avait dit qu'il m'en apporterait un. Il n'était par contre pas à l'aréna quand on est embarqué dans le bus, alors l'assistante-coach m'a dit de demander à la capitaine d'apporter son troisième bâton (celui qui est fêlé tsé), pour être sûre... Bref, Warren ne m'a pas oublié et j'ai eu mon bâton CCM.

J'étais stressée, évidemment, surtout que je jouais au centre. Je comprend mieux comment jouer au centre maintenant, mais je n'avais pas pratiqué de mise en jeu depuis un bout de temps. Première présence, on embarque pour un faceoff en zone offensive, je gagne aisément le faceoff (!), elles finissent par sortir de la zone, jeu bizarre et elles scorent. Mais, bon, ce n'est pas ça que je vais me rappeler de ma première game, c'est plutôt que ça a été notre première victoire et qu'on a même mérité du Dairy Queen après la game! 

On jouait ce soir, et je n'ai pas joué pas, mais le coach m'a écrit un petit courriel juste avant d'envoyer le line up pour me dire de ne pas me décourager et que j'ai très bien fait la fin de semaine passé. On a encore eu un point, ça nous en fait 4 en 3 games.

J'ai également profité de la semaine pour faire des explorations. Tout d'abord, ma visite et moi sommes allés à Shediac dimanche avant la game. On a vu un homard géant et l'océan. Quand ma visite est partie, lundi après le dîner, je suis allée courir dans waterfowl et je suis allée vraiment loin. Vraiment loin étant jusqu'à l'autoroute, donc à deux minutes en voiture. Et là, j'ai eu envie d'aller un peu plus loin.

Mardi, je suis donc allée me louer un vélo. Je me rend au MASU, parle, parle, baragouine, les madames me laissent les clés du cabanon à vélo et me disent de revenir après pour payer. (Ça coûte rien, mais il faut faire un dépôt de 20$). J'aurais aimé mieux payer avant parce que mon 20$ est dans ma poche sans de zip et je sens qu'il a envie d'aller à l'aventure lui aussi. Bref, j'arrive dans le cabanon avec le sac de 30 clés et il n'y a pas de lumière alors, à tâtons, j'essais de comprendre quel vélo je peux prendre. Après une longue réflexion, j'opte pour le vélo sans panier, le vélo #3, mais je ne trouve pas le cadenas correspondant. Finalement, je le trouve dans le bac à casque, et je me fais la réflexion qu'un casque pourrait aussi être pratique alors j'en prend un rapidement (après avoir vérifier (à tâtons) qu'il n'y avait pas de poux, bien sûr). Mais là, ça fait au moins un million d'années que je suis là alors je me dépêche à partir parce que je ne veux pas que les madames pensent que je vais voler le vélo gratuit, tsé. Sauf que quand je commence à marcher à côté de mon vélo vers le rack à vélo le plus près, je me rend compte que les roues sont molles pas mal. Bon, pas le choix, je retrouve la clé du cabanon, je fais une vraie mécano de moi-même et je gonfle les pneus. Bon, c'est reparti, je marche avec mon vélo qui roule un peu mieux vers le rack le plus près, mais il est quand même loin et là, ça fait au moins 2 millions d'année que je suis partie avec les clés, elles vont commencer à vouloir appeler la police. Donc, je décide de barrer le vélo sur le bord de la clôture, ça va aller plus vite. Le cadenas numéro 3, c'est un cadenas solide en forme de U. C'est loin d'être pratique quand tu veux barrer un vélo sur une clôture. Je réussis finalement à être devant les madames qui, après 3 millions d'années, me demandent mon 20$. Je ne l'ai plus. Désolée mes dames, il était plus efficace que moi pour partir à l'aventure. Je repars, fait mon chemin à l'envers, trouve pas le billet vert. Le guichet ATM est brisé. Là, ça fait minimum 4 millions d'années, je veux juste un vélo, svp. Finalement, elles ont écrit une note et j'ai pas fait de dépôt. Et j'ai un vélo!

Et là, ça devient palpitant. Vous pensiez que ça l'était? ET non! Faites une addition rapide : vélo de 300 tonnes, dérailleur automatique, casque pas d'attache, fille pas de cartes, pas de GPS, pas ben ben de sens de l'orientation et semaine de lecture. Mardi, je suis allée vers le Sud, jusqu'à l'océan, pis peut-être au pays des sorcières. Jeudi, je suis allée vers le Nord, et aussi vers l'Ouest. Il me resterait l'Est demain, mais on verra, il reste plus ben ben d'air dans mes pneus. Et le temps froid vient d'arriver, parlez-en à mes orteils qui ne dégèlent pas.

Alors, ma première expédition, je regarde un peu sur Google Maps, à la recherche de beaux paysages, et je me dis que le plus sûr c'est d'aller proche de l'océan, c'est toujours beau de l'eau. Il y a l'air d'avoir un chemin qui se rend jusqu'à l'eau pas très loin, ça s'appelle le Old Hospital Road. Je peux vous garantir que s'il y a déjà eu un hôpital là, il n'existe plus. C'était creux. Je mémorise les directions, et j'arrive sans difficulté sur le Old Hospital Road. Sauf qu'à un moment donné, après les deux maisons, ça devient assez désert, et le chemin de roche devient plutôt un sentier. C'est pas grave, ça ne roule pas si mal, j'ai des roues de 10 cm de large. Par contre, il n'y a toujours pas de trace de l'océan. Étant parti à 10h (je ne vous dis pas à quelle heure je suis allée au MASU), je me dis que je vais faire demi-tour à 11h si je n'ai rien trouvé. Quand je regarde au loin, tout ce que je vois c'est la route qui monte un peu et un chose bizarre d'où sort de la fumée. Je ne sais pas ce que c'est, ça ne doit pas être un geiser, je ne suis pas en Nouvelle-Zélande, mais comme ils disent par ici, I have no clue. Avec une grande vitesse d'envion 7km/h, j'arrive finalement plus près de cette chose. Et, j'ai un peu peur, parce que c'est vraiment bizarre, il n'y a pas personne à des kilomètres et il y a un feu. Je me rapproche encore, et oui, c'est vraiment un feu, un tas de planches et peut-être autre chose, et puis ça brûle. Bon, je ne suis pas rassurée, alors je passe mon chemin, je continue sur le sentier qui tourne maintenant vers la gauche et duquel je peux finalement voir l'océan! Bon, c'est vraiment le début de l'océan, il n'y a presque pas de vague, et je vois très bien de l'autre côté. Mais, c'est beau pareil, et je suis contente de m'être rendue. Maintenant, je ne sais pas trop quoi faire, parce que le sentier s'en va vers le Nord et je n'avais pas vu cette éventualité sur Google maps. Étant donné que je vois certain points de repère de Sackville, je me dis que c'est peut-être un autre chemin, et je décide de l'emprunter parce que je n'ai pas tout à fait envie de repasser devant le feu, c'était trop bizarre. Le sentier devient maintenant plus un chemin de quatre roues, et je roule à 5km/h dans les herbes longues. Je commence à être inquiète pour mon dérailleur, mais en même temps, il est déjà pas en forme alors tant pis. Bref, après une heure de très beaux paysages, je me rend compte que j'ai fait une boucle, et après révision sur google traduction, ça s'appelle le Old Hospital Loop Road. Bon, alors je reprend la route en sens inverse et je retourne à l'université. Sauf que l'aventure n'est pas fini. Au beau milieu du début (ou de la fin) de la route-sentier, j'ai trouvé un crâne de rongeurs. Je sais pas pourquoi, j'avais pas envie de le laisser là, donc je l'ai ramassé et rapporter à ma chambre. Mais, je n'avais pas envie qu'il me regarde dormir, alors je l'ai caché. 

Jeudi, j'ai décidé d'aller vers le Sud,sans avoir trouver d'objectif précis. Je suis par contre arrivée plus vite que je pensais au Lake Silver, et il y avait un route qui s'en allait vers la gauche et qui semblait longer le lac. Je me suis dit que faire le tour serait une bonne idée alors me voilà partie. Ça va bien, après 45 minutes #3 et moi avons fait plus de la moitié selon mes calculs, mais nous avons un peu perdu le lac de vue depuis quelque temps. Il apparaît à l'occasion, alors je sais qu'il est encore à ma gauche. Et soudainement, la route tourne à droite. Hum.. c'est parce que.. je suis un peu prise au dépourvu, j'ai pas envie de faire demi-tour, j'avais dans l'idée de faire une boucle alors je réfléchis et je vois un chemin de terre qui s'en va à gauche! Parfait, les chemins de terre ne me font plus peur, c'est reparti pour du hors piste. Parce que oui, en effet, le chemin de terre devient un sentier de quatre roues, mais moins de foin que le mardi, alors ça va bien. Rapidement, j'arrive devant une intersection. Droite ou gauche? Gauche. Une autre. Droite qui monte ou gauche qui monte encore plus? Gauche à côté du vélo pour monter, et en haut de la côte j'aperçois le lac! De retour dans la boucle! Non, je redescends le sentier qui se finis dans le lac. C'est vraiment beau par contre! Je prend une petite pause là et je repars dans la découverte des sentiers et de la forêt de Sackville. Un autre Y, j'arrive dans un pit de sable, un autre Y, il y a des arbres par terre et des racines un peu partout, je dois laisser #3 par terre pour monter une colline, espérant voir un point de repère, demi-tour, un autre Y, il y a de la boue partout, surtout dans mes souliers. Là, je commence à avoir faim, soif et mon compagnon fait des bruits un peu drôle. Je regrette de ne pas avoir mon cell, bien qu'en fait, ça ne m'aurait pas vraiment aidé. Et, j'aperçois, une maison! Ça fait presque deux heures que je suis partie, je suis vraiment excitée de revenir dans la civilisation, et là, défense de passer. J'ai vraiment réfléchi longuement à savoir si j'essayais de passer par dessus la clôture avec #3, mais je n'étais pas assez sûre d'être capable d'expliquer mon aventure en anglais, alors j'ai fait demi-tour, en abandonnant l'idée de faire le tour du lac et de manger le "lunch" parce que si j'arrive après 1h30, c'est le "continuous dinner", donc juste des pâtes. Juste avant le plus gros trou de bouette de Sackville, il y a un dernier Y que je n'ai pas exploré. (Oui, oui, parce que depuis le début je commence par aller à gauche dans l'idée que le lac est à ma gauche et je finis par devoir faire demi-tour et aller à droite. À tous les coups) Je me laisse douze minutes. Monte une petite colline, superbe vue jusqu'à très loin, peut-être même St-Louis du Ha! Ha!, trou de bouette, sentier de quatre roues deviens en terre, et une maison. Une maison, et la Walker Road, madames et messieurs, je suis dans la civilisation! Je descend la côte en souriant, fière de mon sens de l'orientation. En bas de la côte, la route tourne un peu et je me retrouve sur un petit pont qui passe par dessus le lac qui se transforme en rivière. J'ai fait le tour du lac. Pas sûre que je pourrai indiquer le chemin, mais c'était vraiment beau. Et je suis arrivée à temps pour manger un genre de sauté au poulet. 

Dernier point très important de ma semaine. Si quelqu'un peu me donner le nom de la personne qui a inventé les langues, j'aimerais bien le rencontrer, et peut-être engager une petite bagarre. Pour vrai, c'est quoi le but, c'est vraiment compliqué pour rien. Surtout maintenant que je sais que je ne suis pas dans les patates et qu'il y a plus de mots en anglais qu'en français, qu'on conjugue plus en français, que les British, ils écrivent même pas pareil qu'ici. C'est ben compliqué tout ça... 

La reading week est finie, inquiétez-vous pas, week 11 va être moins longue ;)

Rachel

Week 9

Salut!

Bon, je vais faire ça plus court cette semaine parce que je n'ai vraiment pas fait grand chose... J'avais deux mid term, et je ne comprenais pas très bien la matière alors j'ai pas mal juste étudié toute la semaine. Ça n'a pas trop mal été finalement, au moins... 

Sinon, au hockey, j'ai brisé le bâton que Cora m'avait donné. (Donc, je vais enfin avoir mon bâton!) En fait, ce n'est pas moi qui ait brisé le bâton, c'est JD. On faisait un 1vs1 sur le bord de la bande et elle est tombé sur le bâton, ça a pas dû faire du bien... Bref, quand on a dit ça a Cora, elle a répondu que maintenant elle sait, il ne faut rien passer aux francophones parce qu'elles vont le briser! Je l'ai trouvé comique! 

Jeudi soir, il y avait une game de hockey intramural et ils avaient besoin d'arbitres. Shelby et moi nous sommes portées volontaires. C'était quand même fun, les gars sont pas trop sérieux, alors c'est pas grave si on est poche. Et, en fait ils sont vraiment pas bon donc c'est drôle. 

C'est la reading week, enfin, je vais pouvoir me reposer et retrouver un peu de motivation, parce que là je suis vraiment tannée de mon cours de computer science où tout ce que j'apprend c'est que mon prof écrit ses f à l'envers. 

Bon ma visite s'en vient, je vais vous laisser, bon voyage, ou bonne semaine!

Rachel

Week 8

Bien le bonjour!

Ici, c'est l'été des Indiens. Je vous jure, la semaine passée, j'avais froid avec mon manteau d'hiver, cette semaine, je me suis retenue de mettre des shorts. Jeudi, il ventait à jeter les quêteux dehors, alors je me suis dit que ça allait peut-être redevenir froid bientôt. En fait, c'est arrivé durant la pratique jeudi soir. Il pleuvait à boire debout quand on est sorties de l'aréna. Certaines filles nous ont donc lifter jusqu'à la cafétéria. On a mangé pas trop vite et parlé pas mal en espérant que ça se calmerait quand on partirait, mais un moment donné, il fallait y aller. La cafétéria est à une extrémité du campus, avec trois grosses résidences, après il y a tous les bâtiments de classe et puis, il y a les quatre petites résidences du South Side. On est trois filles a vivre dans le South Side, Maria, Nicole et moi. Elles sont bien gentilles et ça nous fait des promenades agréables, même si des fois on aimerait mieux être plus près de la café. Cette semaine, par exemple, on parlait de l'hiver et de la patinoire qu'on pense qu'il va y avoir sur l'étang du campus. Nicole, qui vient de la Colombie-Britannique, nous a appris qu'elle n'avait jamais patiné sur une patinoire extérieure. Elle va faire le saut de voir un vrai hiver elle! Bref, le soir de la pluie diluvienne on a pas jasé ben ben, il faisait tellement froid et la pluie était pas agréable du tout. En fait, on a presque couru jusqu'au South Side. On avait reçu nos sacs à la pratique, faque Nicole et Maria essayaient de se faire croire que les sacs imperméables étaient des bons parapluies. Ouain...

Nicole, Maria, Katie (Katie, c'est aussi une recrue. C'est une goaler et c'est elle qui prend mes notes en histoire!) et moi, cette semaine avons visité un appartement qui se trouve dans la rue juste après le South Side et on a signé le bail pour vivre là l'an prochain. Pour votre information, un bail en anglais c'est un lease. Je vous jure, ça m'a pris du temps avant de comprendre qu'elles parlaient pas d'une list

Au hockey, la semaine passée, Maria et Cora trouvaient que mon bâton faisait un drôle de bruit, et elles pensaient qu'il était cassé. De toute façon, j'étais supposé de recevoir le mien mardi. En effet, on a des bâtons gratuits et on est obligé de jouer avec. Mais, je voulais un junior et ils n'en avaient pas commandé assez alors je dois attendre pour la deuxième commande. Sauf que mardi, la commande n'était pas encore arrivée. Cora m'a apporté un de ses vieux bâtons. Il est un peu trop raide, et le manche est plus gros que celui que j'ai en ce moment, mais ça fait une différence. Dans nos pratiques d'avant pratiques, ma shot rentrait vraiment plus au poste, c'était hot! Et mes pratiques aussi ont vraiment bien été cette semaine. 

Ma semaine a été assez normale, dans le sens qu'à part signer le bail, je suis pas mal juste allée à l'école et aux pratiques. Hier soir, je suis allée à un potluck d'aviation.

Parlant de nourriture, j'ai fait une découverte hier grâce à Maria. Il y a une petite armoire sous un comptoir à la cafétéria. En fait, c'est un frigidaire. Et, dans ce frigidaire, il y a du lait de soya, d'amande, sans lactose, même du lait de soya au chocolat. J'étais vraiment excitée de manger des céréales le matin!!!!!

Avant de vous souhaiter une bonne semaine, je dois revenir sur le sujet de la température. Est-ce qu'il y a encore des feuilles dans les arbres par chez vous? Me semble que les feuilles sont oranges depuis deux mois, mais elles tombent pas. Je comprends pas. Je pose la question plus spécifiquement à tout ceux qui ont un rapport avec la végétation dans cette famille, parce que ça semble devenir une épidémie. Marguerite, Rose, Brindille, Ronce?? Truite, à la limite???

Bonne semaine là, passez un bel Halloween!


Rachel

Week 7

Héhé,
C'est encore moi. Et je parle encore français. 

La semaine passée, on a joué contre St-FX, défaite de 3-2, mais c'est une très bonne équipe alors les filles étaient contentes. Dimanche, défaite de 4-1 contre Dalhousie, une équipe très moyenne, assez décevant comme game. Je m'occupais de comptabiliser les mises en jeu. Le quatrième but, on était en zone offensive, à 6 vs 4 et notre centre a gagné la mise au jeu, les défs ont manqué de communication et la rondelle s'est finalement retrouvée dans notre but. J'ai écris qu'on avait perdu la mise en jeu.

Durant la fin de semaine, j'ai aussi appris quelque chose de fantastique. Il y a un génie dans la famille! Léo m'a appris que je pouvais regarder des games de la NHL sur CBC sport. Alors, j'ai pu admiré les déboires du Canadiens. La prochaine fois, je vais peut-être regarder Las Vegas, ils ont l'air meilleurs selon ce que j'entends.

Ma semaine a été assez routinière du point de vue école-pratique-dormir-manger. Pas grand chose à signaler à part que j'avais un mid-term mercredi soir à 7h. Oui oui, c'est plate de même l'université. En plus, il a fallu que je manque une partie de la pratique pour ce terrible examen. J'espère que je vais passer au moins. 

Aujourd'hui, je suis allée pour la première fois au Writing Resource Center. La gentille madame d'il y a quelques semaines m'avait dit d'y aller, d'apporter des travaux et de les corriger avec eux, ou juste d'apporter un texte pas rapport, simplement pour améliorer mes habiletés d'écriture en général. Donc, hier, j'ai une amie qui me demande de lire son travail d'anglais et de le corriger, en pensant que je suis réellement devenue bilingue. Minute papillon! Mais, je me suis dit que c'était une bonne manière de faire une pierre, deux coups, c'est-à-dire de corriger le travail de mon amie et d'aller apprendre la grammaires anglophones sans avoir à écrire un travail de plus. 

Ça a bien marché, son travail est corrigé et j'ai appris des choses. Sauf, que c'était tellement gênant! Le monsieur, Steve qu'il s'appelait en passant, il m'a dit qu'un bon truc c'était de lire à voix haute pour entendre nos erreurs. Tu sais quoi mon Steve, moi je me rend plus compte que j'ai un méga accent! Je me sentais comme en première année quand on lit devant la classe et que le professeur nous reprend parce que monsieur il faut pas dire mon-si-eure. Bref. Je vais y retourner pareil.

Cette semaine, j'ai aussi appris que je n'aurais pas le droit aux accommodations pour les étudiants internationaux parce que je ne suis pas internationale. Ça l'air que j'ai plus de facilité à apprendre l'anglais parce que je viens du Québec. Hé ben! Alors, ils m'ont référé à une autre madame, Christiane du West Island, qui ne parle pas français. On a discuté un peu (je pourrais pas vraiment vous résumer la discussion, elle parlait un peu trop vite), et on est venu à la conclusion que si la seule accommodation que je voulais c'était un dictionnaire, je pourrai essayer d'en parler avec mes profs et ça devrait marcher. Va leur parler, qu'elle a dit, ils vont comprendre pourquoi tu as besoin d'un dictionnaire. Je sais pas si c'était positif...

Cette semaine, je me suis fait une amie dans l'équipe. B'en, en tout cas. On a décidé de travailler des choses ensemble avant les pratiques. Notre plan de match c'est d'arrivé 50 minutes avant 3 pratiques. On fait 15 minutes de stickhadling-passes, de quick feet ou de jonglage avec un ballon de soccer (pour la coordination), après on s'habille et on embarque d'avance sur la glace pour pratiquer d'autres choses, comme les shoots et les mises en jeu. C'est bien le fun! 

En plus, ça m'oblige à parler et à vraiment essayer de comprendre parce qu'on est juste nous deux. Et, quand on se comprend pas, on est vraiment obligé de jouer aux mimes. Elle m'a mimé un deer. J'étais pas sûre de comprendre, alors en revenant, j'ai fait une recherche sur internet. C'est un cerf. Ça l'air qu'ils ont pas ça en Alberta. Alors, je pratique mon anglais pas mal plus que quand on est une gang et que je fais juste écouter. Et en plus, j'ai appris plein de choses sur l'Alberta. Ben, pas tant que ça en fait, mais il y a quelque choses que je voulais vous partager. J'ai toujours pensé que l'Alberta c'était une province qui ne se souciait pas vraiment de l'environnement. Je pense que je pensais ça principalement à cause des sables bitumineux. Mais, là-bas, tous les contenants de liquide sont consignés. Donc, ils remplissent des sacs de poubelle avec leurs cannettes de bière, leurs bouteilles de vin, leurs cartons de lait ou les boîtes de jus et ils recoivent 10$ par sac. Je trouvais ça vraiment cool, mais elle m'a dit que non, pas tant, parce que les chômeurs peuvent vivre juste de ça, et ils essayent même pas de se retrouver un travail. Ça porte à réflexion quand même, non? Pourquoi on a parlé de ça, vous vous demandez. Ben, c'est parce que Cora (c'est son nom en passant), elle se demandait comment ça marchait les sacs de lait. Elle avait jamais vu ça, et elle se demandait si on faisait un noeud dans le sac et puis on le remettait après dans le frigidaire..!

Sur ce, bonne fin de semaine! J'ai du hockey à écouter moi ;)

Rachel

Week 6

Hi,
How are you? 

Oups, j'ai oublié de changer mon cerveau de langue, parce que je suis rendue bilingue.

Ok, non, pas encore. J'ai encore besoin de mimer souvent et de faire répéter encore plus souvent, et de faire des dessins au besoin. Mais, la bonne nouvelle, c'est que j'ai passé mes examens pareil et, en fait, je n'ai même pas perdu de points pour mes dessins!

Donc, la fin de semaine passée, j'ai fêté l'Action de Grâce. Le samedi soir, il y avait un souper dans l'appartement de la Don de ma résidence. J'ai aucune idée de c'est quoi que ça fait un Don, mais bon, là elle a fait de la dinde et c'était bon. Le lendemain, je suis allée souper à l'appart de quelques-unes des filles de mon équipe. C'était vraiment bon! La fille qui avait fait le souper nous avait même acheté des pétards, c'était cute. Puis, on a écouté Goon, et il y a un québécois dans le film, je trouvais ça drôle parce qu'ils ne mettaient pas de sous-titres, le personnage faisait juste répéter en anglais après, mais ce n'était pas toujours exactement la même chose alors je comprenais mieux qu'elles (mouahaha)!

Aussi, samedi je suis allée à une annonce pour les sports à Mount Allison. Le monsieur au micro arrêtait pas de faire des blagues. Les gens riaient, alors j'imagine que c'était drôle, mais je pense que c'est ce qui est le plus dur à comprendre en anglais. Mon hypothèse c'est que quand on se trouve drôle on parle plus vite. (J'appuie mon hypothèse sur Louis-José Houde en passant) 

Sinon, j'ai profité de ma fin de semaine de trois jours pour faire beaucoup de devoirs et c'est là qu'on peut croire que je suis en train de devenir bilingue. En effet, en date d'aujourd'hui, il me reste 49 pages à lire d'un livre de 351 pages que j'ai emprunté jeudi passé! C'est quand même une amélioration notable quand on se rappelle que ça m'a pris trois jours lire 9 pages il n'y a pas si longtemps. La stratégie derrière cette fulgurante amélioration me vient d'un conseil d'Eric. Ne pas m'en faire si je ne connais pas le mot. Donc, je ne cherche presque plus dans le dictionnaire et j'essaie de comprendre la signification générale du texte. C'est des Espagnols qui découvrent le Mexique et ils arrêtent pas de se battre. C'est une très bonne stratégie, mais il m'est arrivé de sauter un page sans m'en rendre compte sur le coup. Quand la phrase commence au milieu d'une bataille et se termine quand ils vont chasser avec le roi, je pense que je comprend un peu trop la signification générale du texte. 

J'ai eu une petite semaine d'école, lundi c'était congé, mercredi et jeudi, j'ai eu un cours annulé. (Ça a aussi aidé ma lecture rapide) Et, je n'avais pas d'examen cette semaine, donc j'ai eu un peu de temps pour essayer de faire ma liste de cadeau de Noël parce qu'il y a quelques personnes qui me l'ont demandé. Je suis très ouverte aux surprises. 

Mardi, on a pris les photos d'équipe. C'était la première fois que je mettais mon chandail avec mes épaulettes. Il est vraiment grand. C'est à peine si on voit mes culottes! Je vous envoie la photo des Frenchies, vous allez voir! Je n'aurai pas le choix d'avoir du style et de le mettre dans mes culottes je pense.

Il y a une fille de mon équipe qui est dans ma classe de bio et elle s'assoit dans la rangée derrière moi. Mercredi, on reçoit nos notes d'examen et quand elle reçoit sa copie, elle saute dans les airs, sa face vaut mille piastres. Faque, le soir on arrive à l'aréna et je lui demande combien elle a eu. Et elle répond 17%. C'est ça le problème de pas tout comprendre. Parce que si je comprenais tout ce que les filles disent, j'aurais su qu'elle était arrivé dans le cours sans savoir que c'était l'examen. Mais, non, quand elle a raconté ça, je pensais que c'était quelque chose qu'elle avait fait il y a quelque année... Bref, je me sentais mal parce que tout le monde riait d'elle et elle a dû réexpliquer quelques fois.

Sinon, en général, je suis allée à l'école et à l'aréna. Rien d'autre à signaler. En fin de semaine, la saison commence, on va à Antigonish et dimanche on a notre première game locale. Je pense pas jouer, mais c'est quand même excitant tout ça.

Rachel

Week 5


Dans une semaine je deviens bilingue. J'ai vraiment hâte!

C'est ça que la madame que j'ai rencontrée la semaine passée m'a dit. B'en, elle a dit que ça deviendrait un peu moins dur après environ 6 semaines parce que je vais arrêter de traduire dans ma tête. C'est presque la même chose.

Par contre, je suis en train de me dire que j'ai la génétique de mon parrain pour apprendre les langues, donc ça va peut-être être plus long. Lundi, j'avais deux examens de mi-session. En histoire, il avait écrit 11 questions, il allait en avoir 7 dans l'examen et il fallait répondre à 3. Donc, j'ai fait des recherches (mystérieusement, je n'avais pas assez de notes de cours), j'ai écris 7 textes que j'ai mémorisé au complet. Au complet, sauf "submisse queen". Pour votre information, soumise queen, c'est maintenant en anglais. Dans l'après-midi, j'avais un examen de bio. J'ai dessiné un poisson, encerclé la nageoire et écrit nageoire à côté, même chose pour la patte d'un cheval et aussi pour les canaux. J'avais pas le droit à un dictionnaire pour faire l'examen.. j'espère que les profs ont le droit pour corriger! Quand même, ce soir-là, j'ai commencé à travailler, et j'étais un peu stressée parce que j'avais peur de ne pas comprendre les directives. C'est très simple ce que j'ai à faire, et en plus, on dirait que quand on oriente quelqu'un on a tendance à, soit le faire le premier coup, soit le mimer en même temps que le dire. Donc, c'était assez facile. Ma job, c'est le bar à sandwich, donc c'est comme si je travaillais au Subway sans la caisse. Ça m'a rassuré parce que j'ai vu que mon anglais s'est amélioré même si ça ne parait pas encore à l'école.

À part de ça, ma semaine s'est résumé à de l'étude parce que j'avais un autre examen jeudi et il y avait beaucoup de matière dans celui là. C'était géo, et les mots étaient plus difficile, et c'est assez difficile de dessiner de l'air froid, ou un type particulier de vent. On a eu une pratique mardi et jeudi, et une game hors-concours contre une équipe sénior. C'était plate de ne pas jouer en fin de semaine, mais ça m'a permis de me reposer, et ça allait mieux mon affaire cette semaine. 

En computer science, le prof incompréhensible du début à donner tous les cours cette semaine. Je ne comprend vraiment rien quand il parle. La fille avec qui je suis dans ce cours-là non plus, alors on a parlé presque tout le cours aujourd'hui (:o). C'est la fille qui parle français, mais avec un certain accent. Je pensais qu'elle était acadienne, mais non elle vient du Québec! Oups...

D'ailleurs, j'ai remarqué d'autres différences culturelles cette semaine (la preuve que je comprend plus ce qui se passe). L'Action de Grâce, c'est beaucoup plus fêté que chez nous. Vous auriez dû voir le buffet auquel on a eu droit mercredi pour le souper!!! Et tout le monde se souhaite un Happy Thanksgiving. Je pense pas avoir déjà souhaité une joyeuse action de grâce à quelqu'un... Et, hier à la pratique, on a fait le team canada drill (c'est un exercice que tout le monde connaît, alors les coachs ne le dessine pas au tableau). Ben, c'est pas le même qu'au Québec, ne me demandez pas pourquoi.

Cet après-midi, c'était bizarre parce que presque tout le monde partait pour retourner chez eux. J'ai soupé avec deux autres filles qui restent ici pour la fin de semaine, il n'y avait presque personne dans la cafétéria. Ça l'air que ça va être pire pendant la semaine de lecture parce que tout le monde va retourner chez eux, même ceux du BC. Il va juste rester les athlètes. C'est spécial comme ambiance! 

Bonne fin de semaine, Happy Thanksgiving et bonne course à tous ceux qui vont courir!!!

Rachel

Week 4

Hi,

Cette semaine on a eu 6 pratiques de hockey ce qui était vraiment cool! Sauf, que j'étais très fatiguée donc j'ai pas eu de si bonnes pratiques, mais, quand je vais être en forme, ça va être vraiment cool. J'ai aussi eu mon casque! Et j'ai mis mes collants dessus, j'ai pas de PODS cette année, juste le logo de l'équipe et mon numéro, ça fait pas mal beau! En passant, mon numéro c'est 71.

Ce qui est arrivé, c'est que je suis assise à une extrémité de la chambre et il a commencé à prendre des numéros en commençant par l'autre côté. Le 21 était pas pris, mais il y a une recrue qui l'a pris avant moi. Donc, j'ai décidé de prendre 81 parce qu'il y a 21 dedans (quatre-vingt-un) et les anglais l'auraient pas su. Mais, il était déjà pris, alors l'assistante coach m'a dit de prendre 71. Parce qu'elle avait toujours voulu le prendre. Faque, non il n'y a pas vraiment de raison haha!

Cette semaine, je suis allée voir une madame pour m'aider avec l'école. Elle avait pas tant d'aide à m'apporter, mais elle avait des conseils intéressants. Par exemple, elle m'a donné des trucs pour choisir un choix de réponse que j'ai pas compris la question. Et, surtout elle m'a conseillé un service d'aide en anglais. Dans le fond, c'est un genre du tutorat, donc j'apporte un texte en anglais, par exemple, un devoir, donc je peux faire corriger mon anglais! Ça va vraiment être utile pour mon essai de 35% héhé! Bon, sur ce, faudrait peut-être que j'aille étudier pour mes deux mid-term demain. 

Mais, avant, j'ai une petite péripétie à raconter. En fin de semaine, on a joué deux games à Halifax, et je n'ai pas joué. Alors, vendredi, on (les filles qui jouent pas) reste dans la chambre après les autres pour barrer la porte, puis on rentre dans l'aréna. C'est la présentation des joueuses et l'hymne national. Je monte les escaliers pour me rendre aux estrades et je me rends soudainement compte que personne ne me suit. Et tout le monde rit de moi. Je redescend les rejoindre et je me souviens que Dédé m'avait raconté qu'il ne faut pas bouger pendant le Ô Canada! Juste vous dire que je me sentais quand même loin du Ô Canada, crotte de chat.

Rachel

Week 3


Ici, ça va très bien. C'est cool jouer universitaire, on a des pratiques à tous les jours à date. Mardi passé, on est rentré dans la chambre pour la première fois. C'est quand même différent pas mal de ce qu'on avait au cégep. C'est plus petit, mais tout est dans la même pièce. C'est dur à expliquer, mais en tout cas, c'est cool. On a reçu notre équipement. J'ai trop des petites mains, alors j'ai eu mes gants vendredi, et j'ai trop une petite tête, alors je n'ai pas encore mon casque.

À l'école, c'est pareil, je comprends juste un peu, mais je commence à être un peu plus stressée parce que j'ai des examens qui s'en viennent et je ne suis pas encore si bonne en anglais. Il y a des gens dans mon équipe qui m'ont référée à une madame, alors j'ai une rencontre avec elle pour voir si je peux avoir de l'aide d'une certaine manière. 

Vendredi, je suis allée en Nouvelle-Écosse pour faire du bénévolat pour un tournoi de golf. 

Samedi, on avait une journée de team building. Le matin, on a fait des jeux de communication en silence (c'était vraiment fun), et un genre de capture le flag. En après-midi on est allé voir le homecoming de football, c'est comme le match d'ouverture, mais c'était big, il y avait la présentation des joueurs de l'édition championne de 1997 vu que ça faisait 20 ans, il y avait des joueurs from Ontario, et même du Québec. Et quand le match a commencé, il y a deux avions qui sont passées au dessus du terrain comme au super bowl. Le soir on avait un potluck et d'autres jeux, les filles ont l'air vraiment cool et gentilles.

Dimanche, on avait une game, mais c'était contre une genre de ligue de garage, alors c'était un peu bizarre. On a gagné 6-1. Mais, c'était fun, c'était notre première game locale.


Rachel


Week 2


Résumé de ma deuxième semaine.

Ça commence encore avec un dimanche matin à geler sur le banc à côté de la cafétéria parce que j'avais pas encore assez bien étudié l'horaire de la cafétéria. Et, ne sachant pas si ça valait la peine de retourner à ma chambre (c'est quand même 6 minutes de marche), je suis restée là une heure. Le reste de ma journée peux se résumer au mot devoirs, plus précisément à des lectures, c'est à dire readings. Il y a autant de lettres dans les deux mots, mais c'est beaucoup plus long en anglais... Pendant une de ces lectures, j'ai eu une illumination. Je suis désormais rendue une professionnelle dans le vol de Peanut Butter Wrap. 

J'ai eu cinq pratiques cette semaine. J'étais brûlée, c'est dur d'apprendre l'anglais. Ça va par contre de mieux en mieux dans mes cours. 

Un matin cette semaine, je me suis levée et je suis allée déjeuner. De retour à ma chambre, vers 8h30, j'ai fait un somme d'une heure. C'est vraiment dur ma vie!

J'apprends à connaître les filles de l'équipe, j'en ai deux dans deux différents cours, ce qui est bien quand je comprends pas ce que le prof dit. On est six à manger ensemble et aller à l'aréna ensemble.

Les pratiques ça n'a pas été super bien, parce que c'est super tard, je suis super fatiguée et c'est vraiment stressant. Mais, il y a eu des coupures ce soir et je joue demain! À l'Île du Prince-Édouard!!!!

Rachel

Week 1 au Nouveau-Brunswick

Bon, alors on est arrivé dimanche soir mon père et moi et on a eu le temps de visiter la ville au complet, parce que Sackville, c'est très petit. Le campus est vraiment très beau et pas trop grand non plus alors je ne me suis pas perdue une seule fois. Lundi matin, je suis allée déjeuner assez tôt, mais c'était fermé quand je suis arrivée et il n'y avait pas personne aux alentours. En grande détective, je suis allée flâner près des fenêtres et j'ai vu quelqu'un placer des choses pour le déjeuner alors je suis allée me promener dans le campus et j'ai pris quelques photos pour vous montrer comment c'est beau. Je suis retournée vers la cafétéria, mais c'était encore fermé. Il y avait d'autres étudiants donc c'est pas mal là que j'ai commencé à parler à des gens. Ils m'ont montré où est la table des résidents de Edwards (c'est le nom de ma résidence, et il y a plusieurs différentes résidences). Après, on est allé se promener autour avant que mon père parte et on a vu l'océan. Le fond est orange, donc c'était hot! Le soir, je me suis fait une amie, en tout cas, on soupe souvent ensemble. Ce soir-là, on est allé à un spectacle d'un mentaliste, c'était vraiment impressionnant!

Mardi, l'école a commencé. L'horaire est fait que j'ai les mêmes cours le lundi, mercredi et vendredi et que les mardi et jeudi, j'ai le même cours. Donc, j'ai eu un cours de géo. C'était bien, mais je n'ai pas trop compris ce qui c'était passé pour trois raisons. La classe était un auditorium, la fille a côté de moi avait un ordi et le cours était en anglais. Quand le cours a fini, je suis allée dîner et je suis allée dans une petite boutique de livres usagers. La madame a trouvé le livre que je cherchais alors je suis allée relire ce qu'on avait appris dans le cours dans un petit parc proche de l'école. C'est comme des trottoirs en bois qu'ils ont construits autour et par dessus un marais. C'est vraiment beau, je suis allée courir là deux fois cette semaine aussi. Les gens sont vraiment sympathiques, la madame du magasin et des marcheurs au parc essayaient toujours d'engager la conversation, mais je ne suis pas encore capable de vraiment leur répondre alors je dis yes... Cette journée-là, il y a deux personnes qui m'ont demandé si j'étais Française. Et c'était gênant parce que les deux fois j'ai compris qu'il me demandait si je parlais français donc je disais oui, puis il me demandait d'où je venais? La Normandie?! et là je devais briser leur rêve.

Mercredi, j'ai eu un cours de computer science, de math et de bio. Le cours de computer science, le prof est d'une autre nationalité, alors je n'ai rien compris du cours. À un tel point que vendredi, c'était une autre prof qui donnait le cours et lui il était assis. Je n'ai aucune idée pourquoi... Sinon, le cours de math c'est exactement ce que j'ai fait au cégep, je pense donc que je n'aurai pas besoin de le faire. Je vais peut-être faire un cours d'histoire au lieu. C'est bizarre un peu, je n'ai pas vraiment de cours qui ont rapport avec l'aviation, mais c'est quand même intéressant alors ce n'est pas trop grave. 

Mercredi et jeudi soir, c'était les tests physiques pour le hockey. Mercredi, on a fait bench press et chin up, puis beep test. Au bench, on faisait la moitié de notre poids le plus de fois possible. Quand j'ai eu fini, j'étais gênée, donc je me suis levée vite puis je me suis penchée pour ramasser ma feuille par terre et ça a commencé à tourner vraiment beaucoup. Heureusement, j'ai pas perdu connaissance, ça aurait été trop honteux, mais le coach est venu proche pour être sûr que j'étais correct. Après il a dit à tout le monde de pas se lever trop vite: Ask to Rachel. Ça aussi c'était gênant. Au beep test, le son ne faisait plus de son au milieu du test mais on a continué de courir et quand le son est revenu, on a dû sprinter pour rattraper les beep. Faque c'était dur alors je n'ai pas fait autant que j'aurais voulu mais j'étais quand même dans les dernières. Les tests de jeudi c'était sauts en hauteur, longueur, lancer un ballon lourd le plus loin possible, la planche et un sprint.

Hier, on a eu un petit entraînement. Après le souper, il y avait un match de Quidditch pour moldus dans ma résidence alors je suis allée. C'était drôle quand même. 

Aujourd'hui, je suis allée à Riverview, c'était une ville à côté de Moncton. On a ramassé de l'argent pour la fibrose kystique.


Rachel

19 mars 2015

Z pour Zee End

Z pour Zee End.  Comme la jeunesse, tout à une fin, même l'alphabet. Aujourd'hui, jour de tes 18 ans, tu quittes l'enfance définitivement (au sens québécois) et j'en profite pour mettre une dernière main sur cet abécédaire épistolaire urbain. J'ose croire que tu y as appris des choses intéressantes et que tu te sens plus à l'aise dans la grande ville après quelques mois à y résider.

Je comprends que jusqu'à date, tu as surtout orbité autour du Cégep, la résidence étudiante et les arénas. Je t'imaginais voguer plus souvent à la découverte de nouveaux lieux, mais je réalise que dans les derniers mois, tes temps libres baignent surtout dans des odeurs de vestiaire quand ils ne portent pas la fragrance minérale du crayon qui glisse sur le papier mat des cahiers scolaires. Pour le reste, l'autobus Limocar est un peu devenu ta navette spatiale pour les retours fréquents à la base familiale. Tout ça témoigne de ta détermination à atteindre tes objectifs, mais aussi que tu as vite compris qu'on peut très bien faire son nid ailleurs tout en demeurant en symbiose avec son noyau familial. Surtout quand on peut ramener son sac de lessive et repartir avec un sac d'épicerie. Ça, je l'avais prescrit dès la lettre A. Tu apprends vite.

J'avais visualisé la grande joie qui m'habite dans tout projet d'écriture, mais je n'avais pas cru en apprendre autant et surtout m'aventurer dans autant de zones marginales en écrivant à ma nièce. En opposition à des A, B, C, D assez inoffensifs, on a eu des G, I, P et X plutôt osés.  Je sais que tu as particulièrement apprécié les thèmes qui te touchent de plus près comme le C, le K, le L, le O ou le U, mais que les sujets aient été ou non dans ton cercle d'intérêt, j'ai toujours senti une véritable écoute vis à vis celui qui essaie de toutes ses forces d'être un mentor utile, ressourçant, en se permettant parfois d'être un brin impertinent.

J'ai longtemps pensé à associer une chanson comme trame sonore à cette dernière missive. J'avais d'abord pensé à la très populaire Deux par Deux Rassemblés de Pierre Lapointe. Cet hymne à la vie frappe dans le mille pour ce qu'on aimerait dire à une fille (femme) de 18 ans pleine de talent qui a toute la vie devant elle: "Ce n'est sûrement pas de briller qui nous empêchera de tomber.  Ce n'est sûrement pas de tomber qui nous empêchera de rêver".  C'est quelque chose que j'aurais aimé écrire.

J'ai penché aussi pour la suite Golden Slumbers-Carry That Weight-The End qui est très à propos. Cette triade de pièces qui conclut Abbey Road, le dernier album des Beatles, est surtout une complainte de Paul qui se désole de la dislocation nécessaire du groupe. Cependant, dans sa maturité créatrice, il a réussi quand même à raffiner suffisamment le texte pour qu'on puisse y trouver en quelques minutes le cycle complet de la vie. Commençant par une tendre ballade qui promet la berceuse qui réconforte la fillette avant son sommeil: "Sleep pretty darling, do not cry and I will sing a lullaby", le quatuor enchaîne avec un chant tonitruant presque militaire qui annonce le tumulte d'une vie adulte faite de grandes attentes souvent déçues: "You're gonna carry that weight a long time... in the middle of the celebration I break down". The End, la pièce finale, en plus de nous donner une des plus mémorables leçon de guitare électrique de tous les temps et le seul solo de batterie enregistré par les Beatles, nous laisse avec cette phrase simple, mais monumentale: "And in the end, the love you take is equal to the love you make" -> "Au final, l'amour que tu reçois équivaut à l'amour que tu donnes".  C'est presque la loi de conservation de la chimie appliquée à notre façon de se traiter soi-même, de s'impliquer dans nos projets et surtout de transiger avec les autres. L'autre chose à comprendre, c'est que ça finit par finir, ça peut durer à peu près 100 ans et qu'on a juste une chance de bien faire. Il faut donc cultiver ses passions, ne gaspiller aucun rêve, connecter le mieux possible avec nos congénères et garder les deux pieds sur terre.

Mais malgré la place de choix qu'ils occupent dans mes préférences musicales, je n'ai pas choisi les Beatles pour bercer la clôture de cette série de lettres. J'ai plutôt pigé dans le répertoire d'une autre bibite célèbre, Bob Dylan. La chanson que j'ai choisie en est une de rupture amoureuse, mais ça n'a aucune importance, car ce vieux routier du folk a toujours dit de ceux qui cherchaient des significations profondes et précises à ses textes perdaient un peu leur temps, car en bon poète, il choisit les mots et les rimes juste en fonction de la beauté qu'il perçoit et comme pour la peinture, c'est à chacun son interprétation. La chanson est You're a Big Girl Now. (T'es une grande fille maintenant).

Je suis peut-être un sentimental fini, mais le thème de cette chanson triste vient me prendre à la gorge à chaque fois. Je déplace immanquablement le propos du texte vers ma nostalgie de la jeunesse qui s'évapore (Time is a jet plane, it moves too fast). Je ne me suis pas reproduit, mais la chance que j'ai d'avoir vu grandir de près mes neveux et nièces m'a transformé au point où l’occurrence de leur départ du noyau familial m'angoisse silencieusement. Chaque fois que j'entends ce râle de douleur après la première mesure de chaque couplet, je ne peux m'empêcher de faire fast-forward vers le vide de votre absence après qu'un à un, vous vous serez affranchis de nos ficelles pour faire votre vie. C'est comme une mini-rupture chaque fois, dans l'ordre des choses certes, mais ça me pince le coeur de l'envisager (like a corkscrew to my heart).

Mais voilà, je dois cesser de me désoler sur le chemin solitaire de la vieillesse qui nous guette. Mets le son dans le tapis et la vidéo plein écran...

18 ans, ce n'est pas une fin, c'est un commencement. Tu es une grande fille maintenant, you made it there somehow, you're a big girl now, you're a big girl all the way...




05 mars 2015

Y pour YUL


Y pour YUL.  Tu pensais que j'avais touché le fond avec XXX, mais contrairement à ce que tu crois, je n'ai pas choisi le prénom de l'acteur Yul Brynner ou les trois premières lettres de mon mot de passe, mais bien un code qui a une grande signification pour la ville. C'est le code de l'aéroport Montréal-Trudeau (Dorval). Tous les aéroports du monde ont un code à trois lettres assignées par l'IATA et à Montréal (Dorval), c'est YUL.

Si les grands penseurs avaient vu juste il y a 46 ans, on parlerait plutôt de YMX (Mirabel), mais l'histoire en a décidé autrement. En 1969, le gouvernement fédéral mettait la main sur 100 000 acres de terre, conduisant à l'expropriation de milliers de personnes et de terres agricoles dans le but de développer ce qui était pour devenir l'aéroport principal de Montréal. Le gouvernement de Pierre-Elliott Trudeau promettait alors un achalandage monstre pour l'avenir, prévoyant des dizaines de millions de passagers. Il fallait donc beaucoup de terrain pour une expansion à la hauteur de ces grandes ambitions. Si le plan avait été accompli au complet, YMX serait devenu le plus grand aéroport du monde (pour l'époque). Des municipalités comme Ste-Scholastique et St-Janvier en sont disparues de la carte et des milliers de résidents n'ont jamais digéré perdre leur patelin et leur propriété. On aurait probablement oublié l'affront si tout ça s'était vraiment réalisé, mais le projet n'a jamais dépassé la phase 1 et Dorval est demeuré l'aéroport no 1 jusqu'à aujourd'hui. Le terminal aérogare de Mirabel a même récemment été détruit et l'aéroport ne sert maintenant que pour les marchandises et les vols d'essai. Quel fiasco et surtout quel affront aux expropriés de voir qu'on a en plus honoré Trudeau en rebaptisant l'aéroport de Dorval à son nom...


D'aucuns diront que c'est facile à dire 46 ans après et que la vision aurait peut-être pu se réaliser. En effet, en 1969, Montréal était encore la métropole du Canada, on venait de s'ouvrir sur le monde avec Expo 67 et la ville avait obtenu la tenue des Jeux Olympiques de 76. Cependant, la crise d'octobre 70, la montée du nationalisme et l'élection du Parti Québécois en 1976 a graduellement favorisé (pour les mauvaises raisons) Toronto comme place d'affaires et nombre de sièges sociaux se sont déplacés autour du domicile des Maple Leafs. Montréal s'est révélé dans les années 80 une grande métropole culturelle, mais T.O est depuis la capitale économique du pays. Et qui dit capitale économique dit plaque tournante du trafic aérien. C'est ainsi que la plupart des vols internationaux sans escale se font presque tous de Toronto au détriment de Dorval qui fait tout de même transiter plus de 14 millions de passagers chaque année. Au final, je pense que Mirabel était tout de même un mauvais choix, loin du centre-ville, alors qu'on avait déjà un site comme Dorval directement sur l'île.

Tout ça pour dire que si un jour tu te retrouves outre-mer ou outre-frontière avec ta poche de hockey ou ton pack-sac, c'est le YUL sur ton étiquette de bagage qui pointera tes valises dans notre direction pour le chemin du retour, en espérant que c'est écrit la même chose sur ton billet passager, car on voudrait que tu reviennes en même temps que tes fringues. On t'aime bien mais de là à faire ton lavage avant ton arrivée, y a toujours b'en des limites.

Malgré que c'est toujours agréable de voir de nouveaux pays et de nouvelles cultures, à chaque fois que je voyage pour une période la moindrement longue, c'est toujours avec une petite émotion que je contemple le YUL qui identifie la destination finale de ma valise quand je m'enregistre sur les vols du retour à la maison. C'est beau voyager, mais ça fait aussi doublement apprécier le confort de notre chez-nous et la chaleur de la famille et des amis, qui dans notre cas gravitent pour la plupart autour de YUL.


Je dois bien avoir une cinquantaine de codes à trois lettres dans notre collection de souvenirs. Bien que ça peut être vraiment désagréable de se faire "barouetter" comme du bétail à l'embarquement, c'est toujours excitant d'atterrir dans une nouvelle destination. L'arrivée dans le noir à JRO est mémorable et un peu terrifiant. Le souvenir du vent qui secoue l'appareil de 19 passagers à LPZ mouille encore mes paumes. Chaque passage à CDG nous rappelle l'endroit où on a appris la naissance de Julien.

Je souhaite ardemment que tu puisses un jour poser tes valises à BUD pour son charme suranné, à BCN pour son insatiable vie nocturne, à EZE pour son exubérance désinvolte, à SGN qui se croque comme un fruit tropical ou à PRG pour son seul Pont Charles et peut-être ses équipes de la KHL. Je te souhaite sincèrement que tu puisses un jour descendre à LHR ou CDG pour autre chose qu'une triste escale et que tu puisses découvrir ces cités éternelles mieux que nous. Monia et moi n'avons encore jamais pris le temps d'explorer ces centres historiques de l'univers. (Tu peux t'imaginer combien je me délecte de jouer à te faire deviner et chercher ce qui se cache derrière tous ces codes).

Avant que tu entreprennes une carrière de globe-trotteuse, je pense que dans un futur proche, il n'est pas impossible que tu trouves JFK, BOS, YYZ ou même LAX pour accompagner le YUL sur ton équipement. Un tournoi à LAX, c'est peut-être un peu "long shot", mais avec Gary Bettman qui insiste pour avoir du hockey à LAS avant YQB, je ne verrais pas d'un mauvais oeil qu'une équipe féminine de chez-nous aille donner des leçons de hockey à des bimbos californiennes. Il est permis de fabuler. Et tant qu'à rêver, tu peux même oser espérer coller une étiquette à bagages YUL-YNY en 2018 sur ta poche de hockey. Bon, il y aura sûrement une bonne tapisserie d'étiquettes pour faire la route entre YUL et YNY, mais c'est la destination qui compte (qui compte, la pognes-tu ?).  Ce qui me fait peur avec cette éventualité, c'est que Léo m'a déjà demandé si j'allais payer son billet le cas échéant. L'histoire ne dit pas si c'est le billet d'avion ou le billet pour la patinoire...  Mais j'imagine bien que si c'est pour arriver, tu ne seras pas la seule dans la famille à pouvoir dire que tu as atterri à l'aéroport de Yangyang...



07 février 2015

X pour XXX


X pour XXX.  Je rivalise d'originalité avec moi-même pour les dernières lettres de l'alphabet, n'est-ce pas ?  Ne t'inquiète pas, on n'aura pas à mettre la mention: "Cette entrée de blogue pourrait contenir des scènes pouvant ne pas convenir à certains lecteurs", nous allons rester dans la décence et le bon goût.

Montréal XXX. B'en oui. Si on faisait un top 10 des villes XXX en Amérique du Nord, on trouverait assurément Montréal dans la même tale que Las Vegas et Los Angeles. Las Vegas est un difficile point de comparaison, puisqu'il s'agit d'un grand centre d'amusement à ciel ouvert et Los Angeles ferait sa place dans la liste en s'illustrant comme le Hollywood de l'industrie pornographique. Ce classement n'est que fictif et tu me diras que ce ne serait pas vraiment un honneur pour la ville de se retrouver dans ce palmarès, mais sache que la ville entretient cette réputation en catimini. Il n'y a qu'à regarder le logo de Tourisme Montréal avec son gros bec de rouge-à-lèvres. T'avais pas remarqué ça, hein ?!

Sans trop s'en vanter, les autorités de la ville aiment bien que les touristes, États-Uniens en particulier, perçoivent Montréal comme un peu plus libertine que la moyenne. Ça permet de différencier la ville dans un créneau particulier, détournant l'attention de certains aspects moins vendeurs (comme les cônes oranges et nos voies rapides plutôt lentes). Certains évènements se collent subtilement bien à cette réputation. Par exemple, le Grand-Prix de Formule 1 qui attire son lot de clients en rut pour les agences d'escortes et les travailleuses(eurs) du sexe. Il suffit de se promener sur la rue Crescent la semaine de la course pour voir toutes ses "hôtesses" qui essaient d'émoustiller les douche-bags (et autres messieurs distingués) qui bavent devant les rutilantes Ferrari.

Mais même hors du Grand-Prix, Montréal demeure un endroit prisé par les étrangers qui n'ont pas accès à tant de stimulations visuelles (illicites dans leur pays), notamment au sud de notre frontière. Aux USA, plusieurs villes et états ont voté des règlements qui rendent illégal ou très compliqué l'exploitation d'un club de danseuses nues. Certains touristes facilement impressionnables en provenance de ces endroits (plus évolué ?) n'en reviennent tout simplement pas des degrés de "liberté" des bars locaux. Dans plusieurs des gentlemen's club américains (c'est comme ça qu'ils les nomment hypocritement), on ne sert pas d'alcool, l'âge légal est plus élevé, les filles ne sont pas complètement nues et il n'est pas question de toucher ou même de s'approcher. Malheureusement, pour certains Vermonters et même des Ontariens, leur visite au SuperSexe, Chez Wanda ou Chez Parée, sera le souvenir le plus grandiose qu'il retiendront de notre métropole.

J'ai l'air de m'y connaître, mais je ne pense pas être allé dans de tels établissement plus de trois fois dans mon existence. J'ai beaucoup de difficulté à regarder en face une personne qui est forcée de s'humilier devant moi, car bien que certaines diront qu'elles dansent nues par choix, je pense que c'est une infime minorité, bien franchement. Il y a beaucoup de drogue, d'exploitation et de crime organisé dans ce milieu et j'ai bien du mal à croire que toutes les filles s'adonnent à cet exercice plutôt dégradant de leur plein gré. 

J'ai peut-être tendance à trop voir ce qui se cache derrière le rideau (ou derrière le derrière), mais le peu de fois où je me suis retrouvé dans un endroit du genre, j'ai toujours éprouvé une grande gêne. Et puis les talons hauts en plastique transparent (mon souvenir le plus limpide), ça me donne envie de vomir. La première fois, c'était  Chez Parée, en 1990, dans le temps le nec plus ultra dans le genre. Cette fois-là, ce n'était pas pour suivre les autres, mais une curiosité de jeune adulte. Un peu intimidé dès mon entrée, j'ai été reçu par un placier (plutôt une brute bien baraquée en tuxedo) peu enclin à l'empathie devant un jeune blanc-bec qui n'a jamais rien vu. Comme je suis seul, il ne me donne pas une table, mais un siège le long du grand catwalk où la jeune dame nue s'exhibe en contortions exotiques. Ça sert aussi de bar où je déposerai ma consommation en espérant qu'une strip-teaseuse ne l'accroche pas. Après m'être timidement assis, je réalise que le portier reste à côté de moi. Ah, il veut un pourboire. Honnête: "Scuse, j'ai pas d'change". Impassible et ferme: "J'vas t'en faire !".  Il casse mon 20$ en quatre 5$. La bière est 6$ avant pourboire. Après plusieurs arabesques autour d'un poteau chromé, la fille termine en me regardant de haut tout en présentant un examen gynécologique public à un mètre de ma bière. J'ai beaucoup de difficulté à croire que quelqu'un fasse ça par choix éclairé à moins d'être exploité, en dette profonde ou au bord du désespoir.

La prostitution est aussi un problème répandu dans notre belle métropole, mais ça, ça existe depuis la nuit des temps. Que ce soit sous le principe de l'escorte ou de la putain de rue, les affaires sont meilleures pendant les festivals d'été. D'ailleurs, le GP de F1, c'est pour les travailleurs du sexe ce que Noël est aux commerçants. Disons qu'il n'y a pas que le champagne qui coule à flots. T'as peut-être tendance à croire qu'il vaudrait mieux interdire la pratique, pour les mêmes raisons qui me font abhorrer la danse nue, mais je dirais que la prohibition de produits ou de services pour lequel une grande demande existe a toujours un effet pervers, surtout qu'on dit que la prostitution, c'est le plus vieux métier du monde. Le gouvernement fédéral actuel, assez maladroit et hypocrite sur la question, a bien tenté de criminaliser la clientèle au lieu de punir les filles, mais cette loi engendre une plus grande clandestinité, ce qui met les travailleuses en danger d'autant plus. Je pense qu'il vaudrait mieux légaliser ce métier avec des balises, des milieux sécuritaires et des programmes pour permettre à plus de filles (et garçons) de s'en sortir (en partant de l'idée que ce n'est pas une carrière). Mais, il ne faut pas attendre de miracles progressistes de nos épouvantails conservateurs.


On a déjà entendu des filles (ou sont-ce des personnages de romans ou des légendes urbaines): "Je danse dans les bars pour payer mes études". Sans dire que ça ne s'est jamais fait, j'ai mes doutes sur la cohabitation de ces deux activités. Si un jour de pénurie financière, tu sens l'appel du poteau de danse, sache que nous préférons infiniment plus de te savoir en train de virevolter autour du poteau des buts. Les filles qui choisissent l'autre poteau, en plus de mettre leur dignité en jeu, marchent inévitablement vers une chute sans but dans les mailles du filet du crime organisé. Crois-moi, tu préfères continuer à poursuivre ton but en t'élançant vers les filets adverses, en patins, pas en talons de plastique...


Le X est derrière nous, vivement le Y.

11 janvier 2015

W pour World-Cup


World-Cup.  Tu vas dire que je triche avec des mots en anglais, mais j'ai préféré prendre un terme plus pertinent par rapport au sujet que je voulais aborder. Mon premier choix, Westmount, était trop excentré du thème pour apparaître en titre. En fait, comme je veux (re)parler du caractère multi-ethnique de Montréal, effleurant au passage des sujets déjà développés autour du A, du C et du G, je trouvais que l'anglicitude de la ville n'évoquait pas suffisamment l'exotisme dont il sera question ici.

La clôture
Westmount est quand-même une curiosité en soi, de même que Hampstead, Côte St-Luc et Mount-Royal, ces enclaves anglophones pures et dures non-fusionnées dans la grande-ville. Ce sont des endroits qui sont premièrement difficiles d'accès, moins bien intégrés au réseau de transport en commun par leur autonomie par rapport à Montréal, mais aussi parce qu'ils semblent aimer ça ainsi. Il y a même une clôture qui longe le Boulevard Acadie pour séparer Town of Mount-Royal du quartier Parc-Extension. On fermait les quelques portes de cette clôture à l'Halloween il y a quelques années (soi-disant pour éviter le vandalisme, mais probablement surtout pour soustraire les riches résidents de la visite des pauvres petits-monstres du quartier voisin). C'est peut-être encore le cas.
En haut de la côte

Dans le bas de la côte
Dans le quartier Sud-Ouest, ce n'est pas une clôture, mais le chemin de fer et l'autoroute Ville-Marie. Si tu as l'occasion de lire Bonheur d'Occasion de Gabrielle Roy, tu pourras t'imprégner de ce vieux clivage entre les deux côtés du chemin de fer. Je n'oublierai jamais mes promenades au delà des rails quand Monia et moi restions dans le quartier St-Henri (où le roman se déroule). En montant la Côte Glen, je pénétrais dans Westmount en passant sous le pont de train et j'entrais dans un autre environnement totalement différent du bas de la côte. C'était exotique par le seul décalage vertigineux d'espace par habitant. C'est vraiment dans ces randonnées pédestres urbaines que j'ai apprécié la pleine mesure de l'expression: "Born on the wrong side of the track".

Vingt-cinq ans plus tard, le quartier St-Henri s'embourgeoise petit-à-petit, les francophones comme Normand Brathwaite, Eugénie Bouchard s'installent à Westmount autant que les héritiers anglos. Peut-être que seul Hampstead s'embourbe dans la ghettoïsation avec son conseil municipal 100% juif anglophone. Sans aucune recette particulière, le reste de Montréal a justement résisté à cette tare si tenace à d'autres agglomérations comme Paris. Dans certains quartiers de Paris, les services d'urgence refusent de se présenter, la pauvreté et la polarisation religio-ethnique ayant créé un dangereux cocktail de violence et d'intégrisme. Bien sûr, Montréal n'est pas complètement homogénéisé. Avouons que l'ouest de l'ile est très anglicisée, que Montréal-Nord concentre beaucoup d'Haïtiens, que les juifs orthodoxes occupent plus qu'ils n'habitent leur quartier, mais il n'en demeure pas moins que ces concentrations sont mouvantes, qu'elles sont joliment intégrées dans le tissu urbain et qu'au lieu de se refermer sur elles-mêmes, la plupart s'ouvrent sur la ville entière.

Il suffit de parcourir la rue Jean-Talon d'Ouest en Est entre Viau et le Boulevard Acadie. On passe descannolis dans les pâtisseries italiennes aux poulet tandoori dans Parc Extension. On peut déguster un couscous royal dans les petits boui-boui algériens et syriens et coiffer le tout avec un café dans un des authentiques bars à espresso italiens de la Petite Italie tout près du Marché Jean-Talon qui met en valeur nos richesses culinaires indigènes.  Même chose si tu arpentes St-Laurent où ce sont des Portuguais, des Italiens, des Espagnols qui partagent leurs spécialités avec leurs bars, cafés et restaurants, sans oublier les Chinois si tu descends jusque dans le Vieux.


Il n'y a pas meilleur moment pour apprécier cette courtepointe multi-culturelle que pendant la Coupe du Monde de Soccer (World Cup). Cet évènement est à tous les 4 ans, la même année que les Jeux Olympiques d'Hiver depuis qu'ils se sont décalés des jeux d'été en 1994. La ville est hockey, le pays aussi, mais nous sommes l'exception. Partout ailleurs dans le monde, à part peut-être les vieilles colonies anglaises du sud-est asiatique qui sont crickets et un peu rugby ou les États-Uniens qui sont football et baseball, tous les Terriens sont soccer (ils sont football, mais je parle de soccer pour éviter la confusion avec le football américain).


Grâce à la richesse culturelle de Montréal qui s'est fondue dans la trame urbaine, les étés de Coupe du Monde sont électriques dans la ville. Les fans de soccer sont très démonstratifs, festifs et passionnés de leur sport. Pendant le mois que dure la Coupe, certaines rues, le boulevard St-Laurent particulièrement, se transforment en espace de fête publique presqu'ininterrompue. C'est le moment parfait pour (ré)apprendre ses drapeaux et refaire la carte des quartiers ethniques. Contrairement à l'animosité qu'on peut voir entre Habs et Bruns quand la tension des séries monte d'un cran, la très grande majorité des manifestations de joies lors de victoires (ou de défaites) est très civilisée, mais extrêmement démonstratives. Et avec la diversité qu'on a ici, quelque soit le résultat de chaque match, il y a toujours un gagnant.


Comme il n'y a pas vraiment de ghettos clairement délimités dans Montréal, ce sont les bars qui deviennent les pôles pour les partisans, grâce à la magie du câble et des écrans géants. Beaucoup de bars affichent leurs couleurs et accueillent majoritairement des partisans avec le drapeau de la bonne couleur. Tout ça reste bon enfant et sans trop de débordements de violence. Il n'est pas rare de voir trois ou quatre rangées de Portugais qui débordent du Café Olimpico rempli à craquer un soir de match. L'Barouf est un des pôles pour ceux qui encouragent les Bleus, le Club Social Argentin accueille les Portenos et la relative majorité des Italiens donne l'embarras du choix pour ceux qui suivent la Squadra Azzura. Les Brésiliens, les Grecs, les Africains, etc, ont tous leurs bars respectifs pour célébrer le ballon rond. C'est probablement un excellent moment de rapprochement pour ces communautés qui peuvent revenir un peu au pays de leurs ancêtres le moment d'un match.

Un excellent article du Journal Métro fait un sommaire intéressant des endroits où on peut aller voir les matches. Peut-être seras-tu encore dans la métropole pour la prochaine Coupe en 2018.


Je sais, je sais, il n'y a rien comme un bon match de la Coupe Stanley ou une finale Olympique Canada-USA, mais en plein été, je te garantis que l'atmosphère de la ville en Coupe du Monde de Soccer est un succédané savoureux.

Exit le soccer, on se dirige vers le X.  Ça va chauffer...